Développer ses « muscles mentaux » de rigueur – bien faire tout ce que l’on entreprend – ne se produit pas du jour au lendemain. Cela demande du temps et est douloureux, tout comme développer ses muscles physiques. Mais par la persévérance et la pratique continues, vous pouvez escompter des résultats produisant une réelle satisfaction.
Après la lecture du livre « Deep Work » de Cal Newport, j’ai été convaincu que pour réaliser un travail profond, il faut apprendre à se priver – pour un temps – des outils de connexion comme les réseaux sociaux et les courriers électroniques. Avant ce bouleversement dans mes habitudes, je travaillais en effectuant des va-et-vient entre mon travail qui demandait une réelle concentration, et les réseaux sociaux.
Avec l’aide du « Legacy Clarity Planner, » je me suis donné des routines et rituels qui me préservaient de l’influence des outils de « déconcentration, » mais que j’ai eu de la peine à respecter au départ. Mon cerveau ne le concevait pas du tout. J’échouais chaque jour. Mais puisque je devais honorer les engagements que je m’étais moi-même donnés, j’ai persévéré et expérimenté de grands progrès. De petits sacrifices quotidiens m’ont permis de progresser énormément dans ce travail sur moi. Je peux faire des heures sans me laisser déconcentrer par les courriers électroniques et les réseaux sociaux.
La rigueur est donc une aptitude qui s’acquiert par un exercice quotidien dans lequel on choisit de bien faire les choses, encore et encore, allant au-delà de ce qui est normalement attendu ou accepté autour de nous. En s’y engageant, l’on affine le muscle qui permet au cerveau humain de s’adapter et s’habituer à un environnement hostile et difficile.
Mais parvenir à ce niveau n’arrive pas par la seule volonté, quoiqu’elle soit importante. Il faut de l’énergie, de la pratique. Le cerveau doit être habitué à la rigueur, à correctement accomplir les choses, et non à la désinvolture ou à la légèreté. Mais pourquoi la volonté ne suffit-elle pas ? Pourquoi faut-il s’efforcer pour y arriver ? Deux raisons principales à cela :
- Le cerveau n’aime pas ce qui est difficile : dans un article de Radio Canada, Matthieu Boisgontier, expert en Neuroscience, affirme que « le cerveau est configuré pour préférer la paresse,» parce que, selon les chercheurs, il préfère la facilité. Or, rien de ce qui est important ne peut se faire dans la facilité. Pour pousser ses efforts plus loin, le cerveau doit accepter la difficulté pour que notre chemin soit aplani.
- L’agilité de notre cerveau n’est pas innée. Il doit, pour Véronique Messager, experte en agilité, dans l’un de ses articles apprendre à se déconstruire pour se renouveler. Il ne peut pas s’appuyer sur ses forces d’hier. Il doit apprendre chaque jour de nouvelles forces, ce qui implique des efforts qui sont douloureux pour vous et moi.
Ces deux arguments renforcent l’idée selon laquelle si nous voulons apprendre à nos enfants la rigueur ou devenir soi-même rigoureux, nous devons être conscients que cela nécessite un entraînement, qui sera douloureux. Qu’en définitive, il faut s’y engager tout en étant patient envers soi-même et envers les autres.
Exercez-vous. Choisissez une tâche que vous avez du mal à terminer, ou dont les autres ont souvent à redire lorsque vous l’accomplissez. Affinez-la encore et encore jusqu’à ce que votre cerveau soit inconfortable avec cela. C’est à ce point que le cerveau commence à ressentir le challenge. Donnez-vous des exigences encore élevées pour le résultat que vous attendez, et faites-la ; votre cerveau aura ressenti cette tension, car vous l’aurez poussé à un niveau auquel il n’était pas habitué. Donnez-vous un rendez-vous – et même plusieurs – chaque semaine avec cette forme de tension. Votre muscle mental de rigueur en bénéficiera énormément.
Vous pouvez accompagner vos enfants en choisissant une tâche qu’ils accomplissent avec médiocrité. Expliquez-leur le but de l’exercice et utilisez-le progressivement avec eux, tout en étant patient(e).
Partagez enfin vos expériences et votre ressenti avec la communauté.
Gildas Tankou, Fondateur Rigorwell®
Merci beaucoup pour cet outil! Oui! Les NTIC et surtout les réseaux sociaux sont devenus une véritable source de distraction voire de perdition.
Toutes mes félicitations au promoteur de cette initiative au combien salutaire tant pour les adultes que pour les enfants.
Mirelle
Merci Mirelle pour ton intervention. Le défi que nous avons tous, c’est de nous discipliner pour savoir quand les utiliser pour qu’elles ne nous empêchent de nous concentrer sur ce qui est le plus important et qui crée de la valeur. Et ce qui crée de la valeur nécessite toute notre attention, notre focus, et surtout notre rigueur – bien faire ce que nous entreprenons et que les autres attendent de nous.
Bonne journée!