L’échec et la rigueur ne sont pas incompatibles. Ils vont même main dans la main. Mal comprendre l’échec peut porter un sérieux coup à notre volonté à bien faire les choses. Mal le comprendre peut aussi nous amener à nous demander si ça valait la peine de faire tous ces efforts, et d’endurer tous ces sacrifices.
La rigueur est selon moi le fait de bien accomplir tout ce que l’on touche ou qu’on entreprend sur la base des standards normalement attendus et partagés. C’est la mentalité qu’il faut avoir au moment de commencer et d’exécuter chaque chose, chaque initiative.
Je définis l’échec quant à lui comme simplement le fait d’atteindre un résultat contraire à celui qu’on désirait, après avoir donné le meilleur de nous-mêmes, mais qui se trouve finalement être important pour nous, nécessaire pour notre progrès, notre développement et pour le succès de l’initiative.
Pourquoi cette définition de l’échec est importante.
Ce que j’aime avec cette décision c’est qu’elle dévoile le fait que nous sommes en action, et que chaque chose que nous menons chaque jour est importante. Et grâce à chacune de ces actions, nous sommes capables d’influencer et d’avoir un impact dans l’environnement dans lequel Dieu nous a placé.
Une question me vient tout de même à l’esprit : est-il possible de faire quelque chose avec rigueur et quand même échouer, et ne pas obtenir les résultats désirés ?
Il est clair que personne n’aime l’échec. Notre état d’esprit n’est pas préparé à le voir comme favorable. Dès notre naissance, notre entourage nous présente chaque situation soit comme un échec, soit comme un succès. C’est toujours soit l’un, soit l’autre. Et cela est accentué par notre système éducatif qui approuve ou désapprouve la performance des apprenants sur la base des notes obtenues à la suite d’une épreuve. Et de manière pas toujours objective.
C’est la raison pour laquelle beaucoup de gens sont paralysées par l’échec. Cette paralysie est souvent si forte qu’elle les empêche de prendre des initiatives ou de commencer quoi que ce soit. Elle a aussi tendance à nous garder dans l’inaction, attendant d’avoir tout pour commencer, attendant d’être parfait pour accomplir quoi que ce soit.
Cela ne devrait pas en être ainsi.
L’échec n’est pas toujours synonyme de médiocrité, surtout lorsqu’on a fait tout ce qu’on pouvait. On s’est privé de plusieurs choses sans pourtant obtenir les résultats désirés.
« La médiocrité est le résultat de trop de confort. »
Skip Prichard Tweet
Ce qu’il faudrait peut-être faire c’est de recadrer l’échec dans le cadre de la rigueur. En fait, il faut comprendre c’est qu’il nous arrive souvent d’apporter une solution à un problème mal formulé, ou une réponse à une question mal posée. Ce qui devient alors déterminant pour la suite. La conséquence c’est qu’on peut travailler sur un projet de ton son cœur, avec toute la volonté de réussir, alors que nous avons mal compris le projet.
« Il n’y a rien d’aussi inutile que de faire efficacement ce qui ne devrait pas être fait du tout »
Peter Drucker Tweet
L’échec n’est donc pas toujours le problème, mais souvent aussi notre approche au projet à faire. La question ce n’est donc pas de travailler plus durement, mais plus intelligemment.
Comment alors ne plus être désemparé lorsqu’on traverse un moment d’échec ? Ce qui se passe souvent c’est qu’on s’apitoie sur notre sort lorsque cela arrive. Je ne demande pas de rester dans le déni, mais de bien recadrer l’échec dans son contexte. Pour faire ce recadrage, utilisez les leviers ci-après.
- Avant tout, intégrez l’échec dans le processus de la rigueur.
Même s’il faut s’attendre toujours à gagner dans chaque projet, pensez aussi à être résilient(e). Considérez l’échec comme une partie intégrante de la rigueur lorsque vous vous engagez dans une initiative, quelle qu’elle soit. Autant la rigueur exige de prendre la tâche au sérieux de bout en bout, autant elle exige d’approcher l’échec avec un grand intérêt s’il arrivait.
Les entreprises connues pour être les plus innovantes connaissent régulièrement des échecs monumentaux. Ce qui est intéressant c’est qu’elles apprennent toujours d’eux, pivotent et développent des habiletés internes extraordinaires qui leur permettent d’être uniques.
Donc il faut intégrer l’échec dans le processus de réalisation d’une activité. Ne pas l’exclure ni s’y refuser. Seulement, choisir le mode opératoire que vous utiliserez pour pivoter rapidement lorsque l’échec arrivera, afin de ne pas perdre du temps et disperser ses énergies.
Ce qui est intéressant avec cette approche c’est qu’elle vous empêche de voir l’échec comme la fin. En réalité, vous êtes préparés à continuer quel que soit la direction que vont prendre les événements, car vous avez toujours une alternative. Waouh ! Si seulement on intégrait intentionnellement des alternatives dans chacune de nos démarches, on aurait moins de peur à commencer, ou moins de frustration à la suite de l’échec.
Accepter la possibilité de l’échec nous aide donc à nous préparer au pire scénario et déterminer comment pivoter selon chaque scénario que nous avons entre les mains.
Et lorsque l’échec arrive…
2. Prenez beaucoup de temps pour comprendre le problème et pour le cerner.
Pour bien mettre en œuvre les plans alternatifs que vous vous étiez donnés, posez-vous de bonnes questions, comme celles-ci : qu’est-ce que j’ai manqué ? Qu’est-ce qui m’a échappé ? Et si je devais reprendre, qu’est-ce que je ferais différemment ? Qu’est-ce que je ne ferais plus ? Quelle nouvelle approche je me donnerais ? Vers qui me tournerais-je pour demander un accompagnement ?
Ici il faut être profond, et s’assurer que les questions posées sont celles qu’il faut vraiment poser. J’ai dit plus haut qu’il nous arrive de nous poser de mauvaises questions auxquelles on apporte de bonnes réponses ; en se loupant ici, on risque d’anéantir tout le processus de recadrage.
Pour bien comprendre aussi, il faut passer beaucoup à observer ceux qui l’ont déjà fait ou qui le font bien. Il n’est pas mauvais de demander des conseils à des mentors qui sont déjà passés par là. Ils aideront à bien penser et à bien comprendre la situation dans laquelle vous vous trouvez. C’est ici aussi qu’on comprend l’importance de s’entourer des personnes de qualité.
Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il existe plein de choses que nous ne pouvons pas faire tous seuls. Nous avons besoin de personnes à nos côtés, notamment en faisant appel à un coach du domaine dans lequel vous recherchez des solutions.
En résumé, il ne faut pas envoyer le mauvais message, que ce soit en famille ou au travail, que l’échec est incompatible au travail bien fait. Tout au contraire ; il en fait partie intégrante.
La rigueur doit donc toujours être constante dans notre esprit : cela signifie être autant rigoureux dans l’exécution de ce qu’on veut accomplir que dans la préparation au pire scénario possible, en déterminant des plans alternatifs de pivot en cas d’échec.
Exercez-vous : prenez un projet que vous êtes déjà en train d’exécuter. Visualisez le meilleur scénario d’exécution que vous voulez obtenir à la fin. Décrivez-le comme si c’était déjà une réalité. Faites suivre cela par la phrase : « Et si au pire des cas, les choses ne se déroulaient pas comme prévu, les actions que je m’engage à prendre pour pivoter rapidement seront les suivantes… » et les citer jusqu’avoir une image globale des actions à mener en cas d’échec.
Ceci est aussi un bon exercice à avoir en groupe ou en équipe au sein de votre organisation ou au sein de votre département. Les gens seront éblouis par votre capacité de résilience.
Gildas Tankou, fondateur Rigorwell & Co®.
P.S. Les idées présentées sur cette plateforme n’auront aucun impact dans votre vie, et seraient une perte de votre temps si vous ne les mettez pas immédiatement en pratique au quotidien.
Merci encore. L’échec ne signifie pas la fin
Merci aussi Chimaine Pauline. Et courage à vous!
Merci bcp…vraiment très intéressant…j’arrive à mieux cerner mes faiblesses en lisant cet article..merci Mr Tankou 🙏
Merci aussi infiniment Madame Toukam. Le défi que nous avons tous c’est la mise en pratique immédiate de ce que nous apprenons. A bientôt!