Célébrer fait partie du langage et du vocabulaire naturel des africains, j’entends souvent dire. Cela est une réalité. Nous, africains, sommes toujours en train de célébrer quelque chose : la naissance d’un enfant, un anniversaire, un baptême, un mariage, les retrouvailles, un nouveau diplôme, des funérailles, le passage de l’immaturité à l’âge adulte, etc. Et cela varie et est accentué selon les différentes cultures africaines. Si l’on est attentif, cependant, l’on va se rendre compte que ce que nous célébrons en général c’est ce qu’on peut appeler nos grands accomplissements.
Dans l’article de la semaine dernière, je nous encourageais à savoir prendre des pauses parce que la période de fin d’année est propice à cela, à faire un bilan personnel. Je vous ai présenté huit questions que vous devez vous poser et y apporter des réponses, pour chaque tiroir de votre vie. Vous pouvez accéder à ces questions ici.
En répondant à ces huit questions, vous vous rendrez compte que les réponses vous donneront vraiment de quoi célébrer.
Les petits accomplissements peuvent aussi être célébrés.
Mais lorsqu’il s’agit de célébrer ce qui est important pour nous, ce que je vois peu c’est la célébration de ce qui n’entre pas dans ce que la culture en général tend à célébrer. J’ai rarement entendu des gens célébrer pour les objectifs atteints comme la perte de leur poids, la lecture de tous les livres envisagés en début de l’année, le respect des moments de qualité avec son conjoint, la lecture de la Bible en entier.
Trois questions pour comprendre ce qu’est la célébration des accomplissements.
Les trois questions auxquelles il faut répondre pour comprendre l’importance de la célébration des accomplissements sont : Pourquoi célébrer ? Qu’est-ce qu’il faut célébrer ? Et comment célébrer ?
Grâce à cette compréhension, nous pourrons désormais intégrer la célébration dans nos habitudes.
Question 1. Pourquoi célébrer ?
- Célébrer nous donne la motivation de continuer, parce qu’il faut bien se le dire : lorsqu’on commence une initiative, nous avons comme un poids que nous sommes en train de porter, et ce poids nous accompagne pendant toute la mise en œuvre de cette initiative, sans exclure les difficultés qui la jalonnent. Alors, lorsqu’on réussit avec succès un jalon de l’initiative, et que l’on passe directement à l’autre jalon sans une pause marquée par la célébration, on se fait un grand tort. Car, la célébration diminue la charge émotionnelle de l’initiative qu’on portait, ce qui nous motive à facilement nous engager dans la prochaine étape.
Beaucoup de gens ne mènent pas à bout leurs initiatives en partie parce qu’elles prennent rarement le choix de faire ce qui est nécessaire pour diminuer ce fardeau mental qu’elles portent. Lorsqu’on a l’impression que quelque chose est très lourd à porter, on a tendance à abandonner.
Aussi, lorsqu’on passe rapidement de l’accomplissement d’un engagement à un autre sans s’arrêter, c’est qu’on considère que le moment de célébrer viendra à la fin, quand on aura « mangé tout l’éléphant, » quand on aura terminé l’initiative. L’encouragement que je donne donc c’est de célébrer chaque fois que vous aurez seulement « mangé une partie de l’éléphant. » Célébrons chaque fois qu’on a fait avancer un jalon d’un projet.
- Célébrer permet de renforcer une habitude positive qu’on a su développer. Développer de bonnes habitudes consistantes est difficile. Il est aussi difficile de poursuivre une initiative qui teste et met nos habitudes à l’épreuve. Mais lorsqu’on choisit de célébrer, on est en train de reconnaître que quelque chose de bien se passe dans notre vie, et on accepte facilement cette transformation impacte nos habitudes. Je ne vois pas d’autres outils aussi puissants qui permettent de surmonter tous les défis qui nous aident à bâtir des habitudes extraordinaires et consistantes, des habitudes qui vont nous préparer à avoir des victoires futures.
Question 2. Qu’est-ce qu’il faut célébrer ?
- Célébrer ses succès et ses victoires: ne pas attendre que ce soit de grands succès, mais considérer aussi ceux qu’on considère comme de petits succès. Pour ceux qui rédigent un mémoire par exemple, célébrez lorsque le directeur de mémoire approuve le plan du mémoire, célébrez lorsque vous terminez chaque chapitre, jusqu’à ce que vous parveniez à la fin.
- Célébrer ses apprentissages: lorsque nous sommes encore plus jeunes, on est curieux, on apprend de chaque expérience qu’on traverse. A l’âge adulte, malheureusement, on devient beaucoup plus cartésiens. On perd cette curiosité qui agrémentait notre vie. Nous devons réapprendre la curiosité, surtout dans nos mésaventures et échecs. C’est dans ces moments que nous apprenons les leçons les plus importantes de la vie. Et il faut célébrer cela.
C’est changé carrément de paradigme. C’est de choisir la prochaine fois de réunir ses amis après un sérieux revers et leur dire, « les amis, c’est un grand moment de ma vie, et je voudrais célébrer cela avec vous. Il y a quelques semaines, j’ai pris la décision de…après je me suis rendu compte que j’avais vraiment merdé…j’ai pris des mois et des mois pour me lamenter et pleurer sur mon sort. Mais savez-vous ce que j’ai appris après avoir pris du recul ? J’ai appris que j’étais immature, impatient… et c’est comme un réveil pour moi. Je n’aurais jamais appris cela si je n’étais pas passé par là. Célébrez avec moi. »
- Célébrer de nouvelles opportunités : il y a des opportunités extraordinaires qui existent autour de nous et ce n’est pas toujours facile de les identifier. Et lorsqu’on les a identifiées, je suis assez surpris qu’on considère cela comme un acquis alors qu’on devrait les célébrer. En fait, grâce à une opportunité, notre vie et celle de milliers d’autres personnes peuvent changer radicalement pour le meilleur. Accueillons-les donc avec joie, et trouvons un moyen de célébrer.
Question 3. Comment célébrer ?
Je ne donnerai pas une litanie de choses à faire et à ne pas faire. Il faut simplement être créatif. Cette créativité va dépendre énormément de votre personnalité et de votre arrière-plan. Mais soyez aussi curieux de découvrir d’autres manières, si elles n’affectent pas vos valeurs, bien sûr.
Par exemple pour célébrer, je peux m’offrir une barre de chocolat, une paire de chaussure que j’aime, un bon mets qui me fait saliver. Une autre manière intéressante que j’ai trouvé pour célébrer c’est de ne rien faire, et profiter de cette occasion soit pour dormir, soit pour simplement passer du temps avec mes enfants. C’est extrêmement puissant.
Lorsque je sors de là, je suis généralement plus motivé, reposé et engagé. Nous sommes dans une société qui encourage l’action et la performance non-stop. C’est un gros piège. Lorsqu’on parvient à tempérer cela en prenant un moment où l’on met de côté pour ne rien faire, en récompense – il faut le préciser – d’une performance que nous avons eue, on en ressort plus satisfait.
Avez-vous encore des challenges en ce qui concerne l’importance de célébrer vos accomplissements ? Si oui, n’hésitez pas de partager comment vous avez vécu cette expérience, à la communauté Rigorwell.
Gildas Tankou, Fondateur Rigorwell & Company®
P.S. Les idées présentées sur cette plateforme n’auront aucun impact dans votre vie, et seraient une perte de votre temps si vous ne les mettez pas immédiatement en pratique au quotidien.