Les fondations de la famille sont importantes, comme je l’expliquais déjà la semaine dernière dans l’article, 6 raisons pour développer les fondations de la famille. Mais il ne s’agit pas seulement de savoir pourquoi c’est important, mais aussi d’aller au-delà de la simple connaissance, pour la véritable pratique. La connaissance est bonne, mais sans pratique, elle devient un piège.
Et pour mettre en pratique ces connaissances, je vous présente six étapes pour élaborer les fondations de votre famille. Une fois que vous l’aurez fait, vous ne regretterez pas. Elles découlent de ma propre expérience familiale – car comme nous le disons souvent, nous partageons ce que nous faisons, jamais ce que nous n’avons pas nous-mêmes mis en pratique.
Ces étapes sont les suivantes :
Etape 1. La famille affirme ses convictions en rapports avec les fondations. Les parents engagent un large débat entre-eux s’il n’y a pas encore les enfants ou si ceux-ci sont encore en âge où ils ne peuvent pas donner et soutenir leur point de vue.
Le chef de famille n’impose rien, ou ne néglige pas l’avis des autres, en particulier celui de son conjoint. Même s’il peut mettre son véto, il se rassure que l’ensemble de la famille s’approprie, non seulement la démarche d’élaboration des fondations, mais aussi son contenu. En s’y engageant, ils comprennent que c’est une décision de non-retour.
Le (la) responsable d’une famille monoparentale peut également faire ce choix. Il (elle) ne peut pas utiliser l’argument de sa condition pour ne pas penser au futur de sa famille. Beaucoup de personnes qui sortent des familles monoparentales sont extraordinaires, du fait de la culture de cette famille. Donc cela vaut la peine de s’y engager.
Etape 2. S’appuyer sur Dieu à travers Sa parole et la prière. Tout comme nous ne négligeons pas les recommandations des fabricants des produits que nous consommons, de même nous ne devons pas passer outre la vision de Dieu par rapport à la famille. C’est Lui l’instaurateur de l’institution qu’est la famille. Il ne faut pas bâtir la famille sans Lui.
Pour mieux discerner ce que Dieu attend de nous, les questions qu’on pourrait se poser sont celles-ci: que veut Dieu pour notre famille ? Qu’est-ce qu’Il attend de moi en tant que Père ou mère ? Quelle influence voudrait-Il que ma famille ait autour d’elle ? Quelles caractéristiques clés attend-Il de notre famille ? Quels passages de Sa parole – la Bible – pouvons-nous nous en inspirer pour solidifier les fondations de la famille ?
Etape 3. Se confier aux mentors et/ou aux personnes qui ont de l’influence sur nous. Nous avons souvent, malheureusement, la mentalité de croire que nous pouvons faire les choses tous seuls et réussir ; que nous n’avons pas besoin des autres. Ce n’est pas comme cela que la vie fonctionne. Nous ne pouvons rien faire tous seuls. La tendance de beaucoup à ce niveau serait d’occulter cette étape. Pourtant elle est très importante.
Elle démontre d’une part notre humilité et notre désir d’apprendre de ceux qui ont une certaine expérience de la vie et de ses ramifications. D’autre part, elle prépare au succès dans la mise en œuvre des fondations. Car, si les mentors ou les personnes influentes sont sincères, ils partageront leurs faiblesses, leurs échecs, les leçons qu’ils en ont tiré ; tout cela nous aidera à ne pas reproduire les mêmes échecs que ceux des autres – quoique nous expérimenterons nous-mêmes nos propres échecs.
Avec ces mentors et personnes influentes, trouvez des moyens de les rencontrer – après les avoir convaincu que cette rencontre ne sera pas inutile pour eux, car le temps des gens est précieux, et il faut savoir les aider à l’utiliser de manière optimale. Lorsque vous allez au rendez-vous qu’ils vous ont fixé, rassurez-vous que vous serez le plus court possible ; préparez vos interventions et vos questions.
Les questions que vous pourrez leur poser sont – sans exhaustivité : s’il fallait résumer les fondations de votre famille en quelques phrases, ce serait quoi ? Comment les avez-vous élaborés ? Quelle a été l’apport de votre conjoint ou de vos enfants dans ces fondations ? Comment les mettez-vous en œuvre au quotidien ? Quelles sont les plus grands obstacles que vous avez rencontrés jusqu’ici dans la mise en œuvre de ces fondations ?
S’il fallait recommencer, qu’est-ce que vous changerez ? Qu’est-ce que vous ne changerez pas ? Quels impacts de ces fondations voyez-vous dans votre vie et dans votre famille aujourd’hui ? Si vous deviez m’apporter des conseils pour l’élaboration et la mise en œuvre des fondations de ma famille, ce serait quoi ?
Si vous avez le privilège d’avoir un mentor et des personnes influentes humbles, vous sortirez de cette rencontre extraordinairement béni(e)s par leurs perspectives.
Etape 4. Rédigez le contenu des fondations de votre famille. Inspiré(e)s des discussions que vous avez eues en famille, des convictions découlant de votre intimité avec Dieu, et des diverses conversations avec vos mentors ou les personnes influentes dans votre vie, rédigez les fondations de votre famille. Il y a cependant ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. Je vais commencer par ce dernier.
Au moment de la rédaction des fondations de la famille, évitez de copier et coller ce que vous avez vu chez les autres, surtout chez les personnes que vous admirez. Si vous faites du copier-coller, vos fondations n’auront aucune âme, aucune particularité. Elles ne seront pas uniques. Pourtant, votre famille est unique ; il n’y a aucune qui lui ressemble.
La deuxième chose à éviter c’est d’écrire ce en quoi vous ne croyez pas. Ce serait le chemin d’un échec programmé. Et si vous n’y croyez pas, les autres dans la famille le sauront et vous perdrez leur engagement total. Ne l’écrivez pas simplement parce que vous voulez plaire au conjoint ou aux enfants, et ne l’imposez pas aux autres parce que cela vous plaît. Si cela leur/vous tient à cœur, c’est à ces personnes que revient la charge de convaincre les autres. Dans tous les cas, il faudra arriver à un consensus pour éviter des blocages.
Maintenant, qu’est-ce qu’il faut faire ? Les questions qui doivent animer chaque protagoniste sont : en acceptant la rédaction de cet élément dans les fondations de la famille, suis-je prêt(e), non seulement à le défendre, mais aussi à le mettre en pratique et accepter d’en être le(la) premier(e) comptable dans cette famille ?
En quoi cet élément est-il cohérent avec mes valeurs et ce en quoi je crois ? Comment va-t-il nous aider à renforcer nos liens familiaux et à bâtir les générations qui viendront après nous ? Quelle sorte de culture familiale cela va-t-il instaurer ? Suis-je prêt(e) à vivre avec ça ? Comment impactera-t-il les personnes qui fréquentent et qui sont proches de cette famille ?
Ces questions ne sont pas exhaustives. Cette étape exige de vous que vous sachiez exactement ce que vous voulez accomplir et obtenir de ces fondations. Et l’idéal seraient qu’elles n’aillent pas au-delà d’une page.
Etape 5. Oubliez les fondations rédigées pour un moment. Cette étape peut sembler la plus bizarre qui soit. Lorsque je dis d’oublier le travail que vous avez effectué jusqu’ici, je dis vraiment de l’oublier, c’est-à-dire de ne pas y réfléchir, ni d’en discuter avec qui que ce soit ; l’oublier, un point c’est tout. C’est la chose la plus puissante que vous devez faire à ce niveau.
Pourquoi cela est-il important ? En vous déconnectant, cela vous prépare à les aborder avec de nouvelles perspectives, avec de nouveaux questionnements, avec une certaine froideur lorsque vous reviendrez dessus, tous nécessaires pour tester de la résistance de chacun de éléments face au temps.
Lorsque vous étiez dans le feu de la rédaction, vous vouliez que certains éléments apparaissent absolument. Après ce temps, continueront-ils d’avoir la même importance pour vous ? Garderez-vous toujours le même engouement pour eux ?
Cependant, cette période ne doit pas excéder trois (03) mois, et pas moins de trois (03) semaines. Si elle est très longue, elle pourrait renvoyer le message aux autres protagonistes que ce n’est pas si important que cela. C’est pourquoi il faudra bien expliquer la raison derrière cette étape.
Etape 6. L’adopter en famille et la partager avec les personnes qui vous sont chères. Après la période d’oubli, revenez sur vos fondations et testez les différents éléments pour mesurer votre attachement à chacun d’eux. Validez-les en famille. Puis faites-les imprimer et encadrer pour les exposer dans votre maison.
Mais ce n’est pas tout. Pour que cela ait une plus grande portée et un fort impact, organisez une petite cérémonie dans votre maison ou dans un lieu agréable de votre choix. Présentez-les-leur, répondez à leurs questions, célébrez la naissance de ce « nouveau-né » dans la famille.
…Aurais-je oublier une étape ? Qu’en est-il de la mise en œuvre ? Non ce n’est pas une étape. Dire que c’est une étape c’est comme si on serait dessus un moment, puis on passerait à autre chose. Non. Ces fondations doivent désormais faire partie de la vie familiale : comment les enfants sont éduquées, ce qui est prioritaire, les valeurs, les interactions, ce à quoi l’on s’attache et l’on s’investit, etc.
Par ailleurs, soyez ouverts à ce qui marche et à ce qui ne marche pas. A ce qui tient la route et à ce qui n’est pas cohérent. Elles ne sont pas écrites sur du marbre. Vous pouvez changer ce qui est dépassé ou obsolète, ou impraticable lorsque vous vous en rendez compte. Si vous avez bien fait votre travail en amont, cela arrivera rarement. Malgré tout, ces fondations doivent être vivantes.
Développer vos fondations familiales vous intéressent-il ? Vous avez là de simples étapes pour développer les vôtres. Si par contre, vous avez des expériences particulières dans votre démarche, partagez-les avec nous pour que nous apprenions, nous aussi.
Gildas Tankou, Fondateur Rigorwell & Co.®
P.S. Les idées présentées sur cette plateforme n’auront aucun impact dans votre vie, et seraient une perte de votre temps si vous ne les mettez pas immédiatement en pratique au quotidien.
Merci bcp…jai les réponses à mes questions sur le concret des fondations
Merci Adrienne. Tu peux déjà commencer à la formuler. Partage avec moi ce que tu auras fait; je serai honoré. A plus!