3 moyens de mettre fin au perfectionnisme.

Le perfectionnisme est l’état d’esprit selon lequel tout ce qu’on entreprend ou accomplit ne doit avoir aucune faille, aucun écart. Il doit tout simplement être parfait. A la différence de l’état d’esprit qui encourage l’être humain à se perfectionner, à s’améliorer et à toujours chercher à être meilleur, le perfectionnisme a une connotation purement négative et n’a rien à voir avec la rigueur.

Pour ceux qui sont habitués à mes diverses publications, j’encourage les membres de ma communauté à être rigoureux, à commencer toutes choses dans l’esprit de bien les faire, au moins selon les standards admis dans chaque domaine, sinon d’aller même au-delà de ces standards.

Dans ce sens, il rejoint l’état d’esprit de celui qui recherche sans cesse à se perfectionner parce qu’il voudrait chaque fois dépasser les standards attendus. Au même moment, il doit éviter de tomber dans les travers du perfectionnisme qui serait vraiment suicidaire pour lui.

Nous ne sommes que des humains.

Croire un seul instant que nous sommes capables d’accomplir quelque chose parfaitement est un gros mensonge. Il est même inutile, car la réalité nous montrera toujours que c’est impossible. Il est important d’avoir la paix avec cela. Ce sera pour notre grand bien. S’imaginer le contraire nous causera un très grand tort, et je vais vous dire pourquoi.

Les standards dépendent du niveau de connaissance de chaque société et de chaque individu.

Ce qui rend la pensée du perfectionnisme inappropriée c’est que nous ne sommes pas toujours les personnes qui jugeront ultimement la qualité d’un travail accompli. Ce sont les personnes avec lesquelles nous sommes directement en relation, selon différents types d’environnements qui le feront : cercles familial, professionnel, académique et tous autres groupes.

Dans ces conditions, l’appréciation de la qualité du travail accompli dépendra de l’arrière-plan de la personne qui l’évalue, ainsi que de sa rigueur personnelle.

Le perfectionnisme dans ce sens n’aura donc pas de sens, parce qu’à chaque fois, les opinions divergeront selon les personnes impliquées. C’est pour résoudre ce problème que des normes et pratiques recommandées sont créées dans chaque secteur économique, que l’on soit dans le primaire, le secondaire et le tertiaire. Avec ces normes, les personnes ou les organisations s’accordent sur ce qu’ils considèrent comme étant « parfait » dans les projets qu’elles vont réaliser.

Mais cette approche est beaucoup plus complexe dans les relations sociales de tous les jours entre les individus. Autant l’on a d’individus dans un projet, autant l’on aura des perceptions de ce qu’est le travail « parfait. » Est-ce à dire que rien ne peut être fait ? Loin de là.

Pour prendre l’exemple de la famille, les parents peuvent ériger les normes de rigueur, en prêchant par l’exemple, et en enseignant la rigueur aux enfants. De cette manière, chacun saura ce que signifie travailler avec rigueur, sans pour autant tomber dans le perfectionnisme. J’insiste sur ce point. Les parents doivent être plein de grâce envers leurs enfants, et leur démontrer que la qualité de leur amour à leur égard ne changera pas et ne souffrira de rien, même si les enfants produisent des résultats lamentables.

S’ils ne créent pas ces conditions, ces enfants chercheront tout leur temps à gagner l’amour des parents ; et vers quoi se tourneront-ils ? Vers le perfectionnisme.

Et comment ne pas tomber dans le piège du perfectionnisme ?

  • Admettre qu’on n’a pas toujours toutes les bonnes réponses.

La première chose à faire pour ne pas tomber dans le perfectionnisme c’est justement de reconnaître qu’on est humain, et qu’en conséquence qu’on ne sait pas tout ; on peut se tromper, que ce soit en réalisant un travail manuel ou intellectuel. Le rendu de ce travail sera toujours perçu différemment par différentes personnes. Certaines le jugeant comme impeccable, d’autres le jugeant moins que cela.

C’est pourquoi le défi se trouve au niveau de notre rigueur personnelle qu’il faut toujours chercher à pousser pour la mettre au niveau supérieur de la majorité des gens qui nous entourent. Il faut éviter de la mettre au même niveau que celle des autres, au risque de ne pas se différencier et rester ordinaire.

Mais dans la foulée, se rassurer que nous ne cherchons pas à combler notre sentiment d’infériorité ou à plaire à qui que ce soit pour qu’ils nous acceptent. Nous le faisons simplement parce que la société dans laquelle nous nous trouvons à besoin que nous fassions bien les choses.

Et c’est parce que nous reconnaissons notre humanité que nous serons capables de travailler pour améliorer nos habiletés. Lorsque je regarde le téléphone inventé d’Antonio Meucci à Graham Bell, et le téléphone que nous avons entre nos mains aujourd’hui, quelles avancées ! Quelles prouesses ! Quelles ingéniosités.

Donc au lieu de chercher à être perfectionniste, notre état d’esprit doit être de rechercher le maximum de ce qui est possible pour avoir un meilleur rendu, nous appuyant sur les connaissances les plus avancées dans le domaine, puis réaliser a posteriori une évaluation pour comprendre comment on aurait pu mieux faire. Cela implique donc qu’on peut échouer.

  • Trouver un équilibre dans la polarité émotionnelle dans tout ce qu’on entreprend.

Pour trouver cet équilibre, il faut tenir compte de la polarité émotionnelle. Celle-ci est importante dans la mesure où elle aide à commencer toutes choses avec l’intention de l’exécuter avec une rigueur élevée, tout en étant au même moment en paix si le résultat qu’on souhaitait atteindre ne l’est pas. On aura dans tous les cas fait de votre mieux.

Vous serez justement en paix parce que vous savez que votre état d’esprit, pendant que vous vous prépariez à travailler, et pendant que vous l’exécutiez était d’avoir un rendu impeccable. Cet équilibre est très important pour ne pas basculer, tantôt dans le perfectionnisme, tantôt dans la légèreté.

  • Reconnaître que le perfectionnisme fait plus de tort que de bien.

Le perfectionnisme fait du tort, non seulement à nous-même, mais aussi à notre entourage.

Au niveau individuel, le perfectionniste est trop exigeant et très critique vis-à-vis de lui-même. Lorsque le perfectionnisme est poussé à l’extrême chez ce sujet, on pourra noter en particulier chez lui l’établissement des objectifs déraisonnables, une insatisfaction permanente et une certaine paralysie dans ses actions. Et ce sera un cycle vicieux, qui se répétera encore et encore.

De nombreuses études ont établi un lien entre les croyances perfectionnistes et différentes psychopathologies telles que l’épuisement, la dépression, le suicide, les troubles alimentaires, l’angoisse de la page blanche, la procrastination et les problème d’anxiété. Tout cela entraîne généralement le sujet à avoir un doute profond par rapport à lui-même, lui privera de jouir de la vie, et le gardera enfin dans le statu quo.

Au niveau de l’entourage, le perfectionnisme peut être dévastateur, car le sujet perfectionniste aura tendance à critiquer en permanence les autres, et de façon tyrannique. Et de son côté, il réagira très mal aux critiques des autres, parce qu’avouer ces critiques seraient un aveu d’échec de sa part, échec qu’il veut à tout prix éviter. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il cherche encore et encore à des résultats impeccables.

Avec tout ceci, il peut être difficile de tracer une ligne de séparation entre la rigueur et le perfectionnisme. Le premier désire ardemment bien accomplir tout ce qu’il touche et entreprend, tout en étant en paix avec le fait que ses propres efforts n’atteindront jamais la perfection.

Le deuxième, lui, se contente de vouloir atteindre les performances élevées qu’il s’est données, ignorant qu’il n’a pas le contrôle sur toutes choses, et que tout n’ira pas toujours dans le sens qu’il souhaite.

Exercez-vous. A l’issue de ces explications, êtes-vous à même de maintenant tracer la ligne de démarcation entre la rigueur et le perfectionnisme ? Quelle assurance avez-vous maintenant de pouvoir embrasser la rigueur sans tomber dans le piège du perfectionnisme ? Comment voyez-vous l’équilibre qu’apporte la prise en compte de la polarité émotionnelle lorsque vous travaillez avec rigueur ? Êtes-vous capables d’être en paix avec vos échecs et erreurs alors que vous vous étiez donnés des exigences élevées ? N’hésitez pas à répondre à chacune de ces questions, et les partager avec la communauté Rigorwell. 

Gildas Tankou, Fondateur Rigorwell & Co®.

P.S. Les idées présentées sur cette plateforme n’auront aucun impact dans votre vie, et seraient une perte de votre temps si vous ne les mettez pas immédiatement en pratique au quotidien.

One thought on “3 moyens de mettre fin au perfectionnisme.

  1. Chimaine Essama says:

    Merci beaucoup Gildas pour cet article. Être rigoureux et non perfectionniste parce que nous sommes des êtres humains et n’avons pas le contrôle de toutes choses

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